Le musée du Quai Branly nous raconte toute une histoire sur le cheveu à travers son exposition « Cheveux chéris ». Il illustre comment nous sommes fascinés par les cheveux depuis la nuit des temps, et comment ils sont même devenus sacrés dans certaines croyances.
Une exposition autour des cheveux
Le musée du quai Branly accueille du 18 septembre 2012 au 14 juillet 2013 une exposition inédite. Intitulé « Cheveux chéris, frivolités et trophées », l’évènement emmènera les visiteurs vers un monde apparemment étrange, mais à la fois bien familier : celui des cheveux. Si ces touffes de kératine font l’objet de multiples attentions depuis toujours, personne ne s’y est encore vraiment intéressé d’aussi près. C’est donc durant un peu moins d’un an que le musée exposera sculptures, images, peintures, objets de collection et vestiges du passé se rapportant aux cheveux. L’histoire de la coiffure, sa place dans chaque culture, sa signification, son importance… y sont parfaitement illustrées.
Cheveux chéris : une histoire de coiffures
Le quai Branly nous emmène notamment dans un voyage où les cheveux sont frivolité, dont l’importance et la valeur sont tributaires de la mode, de la société, du vouloir de son propriétaire, de l’appréciation subjective de chacun. On nous raconte comment la coiffure a évolué au fil du temps et selon l’inspiration de la société. Des images nous rappellent que la coiffure est souvent destinée à mettre en valeur sur papier glacé la personne qui la porte. Le musée nous montre par exemple de belles photos de Michèle Morgan, d’Ava Lavinia Gardner, de Brigitte Bardot, de Jane Fonda, etc.
Une histoire d’appartenance
Blonds, bruns, roux, courts, longs, tressés, lisses, crépus… Les cheveux diffèrent aussi d’un individu à un autre, d’un pays à un autre, et d’une culture à une autre. Une différence qui a toujours eu son importance. Un tour au musée nous rappellera par exemple combien l’aspect physique des cheveux définit dans certaines cultures l’appartenance d’une personne à un groupe, à une ethnie, à une famille. La rivalité entre les couleurs de cheveux, ou plus précisément de celles qui les portent, y est aussi soulignée, ainsi que l’association que nous établissons parfois entre type de cheveux et personnalité.
Les cheveux comme trophée et objet de cultes
Nous saurons lors d’une visite au musée quai Branly que la coiffure est plus qu’une mode dans certaines cultures, que la tonsure a sa propre signification dans certaines croyances, que les nattes sont réservées à une hiérarchie définie, que des coupes bien distinctes sont propres à des groupes sociaux, que les crânes rasés sont signes de soumission, etc. L’exposition ne manque pas par ailleurs de nous montrer toutes sortes d’objets curieux, fantastiques, bizarres, parfois curieux et horripilants : talismans, scalps, statuettes divines, reliques et restes humains. On nous montre comment la chevelure peut être parfois sacrée et comment elle est même considérée comme magique.
Nos cheveux chéris comme matériau humain
« Cheveux chéris » nous montre également les cheveux sous son aspect matériau humain. Un matériau que la plupart des artistes d’hier et d’aujourd’hui n’hésitent pas à modeler, à façonner, à transformer et à sculpter selon leur gré et leurs sentiments. La chevelure est exploitée pour décorer, exprimer des idées, faire ressortir les talents… On se laissera ainsi volontairement séduire, ou pas, par les peintures, les photographies, les sculptures et autres œuvres capillaires exposées un peu partout au musée. Dans tous les cas, on sort du quai Branly plus instruit. A l’issue de la visite, nous comprenons mieux pourquoi nous chérissons tant nos cheveux.